Quartiers populaires et développement économique

Nous n’oublierons personne.

 À Beaumont En Commun, nous voulons une ville où il fait bon vivre, où l’on regarde ensemble vers un avenir partagé et prometteur. Pas question de mener une politique qui ne concernerait qu’une partie de la population, celle qui a du pouvoir d’achat, habite le centre-ville, se déplace plus massivement pour aller voter et pèse donc davantage auprès des aspirants à la mairie. Une partie des habitants de notre ville subit de plein fouet les effets des contre-réformes néolibérales : la précarisation du travail (intérim, uberisation, petits boulots…), le chômage des jeunes et celui de longue durée, le recul des services publics et de la protection sociale, l’abandon des quartiers populaires, les discriminations contre nos concitoyens à la peau sombre. La pauvreté déchire peu à peu le tissu social, enferme ceux qui la subissent dans le repli sur soi, bouche l’horizon des plus jeunes ou couvre de honte les plus âgés, qui vont jusqu’à ne plus sortir de chez eux.

Nous, nous voulons une ville qui protège, qui aide, qui fait preuve de bienveillance envers tous, et aussi une ville qui sait faire confiance et du coup consulte ses habitants sur les meilleurs choix pour eux, leur apporte son appui lorsqu’ils portent des idées ou montent des projets. Une ville qui libère les énergies créatives de ses habitants, en apportant son soutien aux bonnes idées, aux porteurs de projets, aux bâtisseurs, aux bénévoles, à toutes celles et ceux qui veulent faire avancer la ville et améliorer les choses. Ce qui comprend les plus fragiles de nos concitoyens. C’est un devoir moral que d’aider celles et ceux que la brutalité de notre époque malmène, ou que l’État abandonne de plus en plus, et c’est aussi le moyen de rendre notre ville plus agréable, et plus sûre. Alors, comment va-t-on s’y prendre ?

Nous vous proposons ici quelques pistes, qui toutes feront l’objet de discussions et de consultations avec les habitants pour être amendées, enrichies, affinées, voire transformées en profondeur.

Améliorer les conditions de vie dans les quartiers populaires et à proximité

D’abord nous installerons des jeux pour les petits au RAC et à Boyenval, et peut-être même si l’espace semble manquer, à Duquesnel. Il n’est pas normal de voir les enfants des quartiers les plus éloignés du centre-ville et donc du parc de Beaumont privés de jeux stimulant leur intelligence et leur imagination en même temps que leur psychomotricité. Pas normal non plus qu’il n’y ait pas de tables de pique nique ni de bancs pour que leurs parents puissent les regarder jouer et en même temps discuter avec leurs voisins. Nous encouragerons d’ailleurs celles et ceux qui le souhaitent à organiser des repas partagés en bas des immeubles, comme il y en avait autrefois à Boyenval par exemple. Nous encouragerons aussi les habitants qui le souhaitent à investir les parcelles d’herbe laissées en friche pour en faire des jardins partagés en y plantant des légumes ou des fruits, ou encore des arbres et des fleurs.

Le relatif éloignement des quartiers populaires n’est pas favorable à leur intégration pleine et entière dans la ville. Nous désenclaverons les quartiers les plus éloignés à l’aide de navettes gratuites qui circuleront régulièrement selon un itinéraire immuable mais reconduiront les voyageurs qui le souhaitent à leur domicile, entre deux arrêts, comme cela se fait dans certaines villes : cela rassure les habitants et notamment les habitantes qui rentrent tard chez elles, et permet aussi de faire de grosses courses sans craindre d’avoir à porter des charges excessives au retour.

Pour les pré-ados et adolescents, nous étudierons la possibilité d’installer un parc à jeux ambitieux et original en centre-ville. Mais nous donnerons aussi et surtout des moyens supplémentaires au centre d’accueil des jeunes existant, en partenariat, probablement, avec la MJC de Persan. Nous soutiendrons les jeunes porteurs de projets, et les encouragerons à s’impliquer dans leur ville, peut-être au moyen d’un Conseil municipal de la Jeunesse doté d’un véritable budget d’investissement. Et nous ouvrirons un espace de prévention et de conseil pour les ados, mais aussi les familles, les femmes seules, etc. afin de répondre aux problèmes spécifiques qui peuvent concerner ces habitants. Des « mamans-relais » volontaires animeront des permanences afin de recueillir les confidences des uns et des autres, de prodiguer des conseils, de repérer les signes avant-coureurs de drames afin de les prévenir. Un numéro de téléphone vert sera également mis en plus pour tous les habitants de la ville afin de répondre à leurs demandes d’aide à tout moment de la journée, et de rendre possible ensuite un accompagnement individualisé – avec des temps collectifs aussi – des habitants dont les situations l’exigent. Violences domestiques, recherches d’emplois, conseil en économie sociale et familiale, conseils sur les filières, conflits de voisinages etc. feront ainsi l’objet d’une prise en charge précoce et articulée avec les services et associations spécialisées, mais c’est la mairie qui vérifiera que l’accompagnement individuel a été effectif.

Améliorer les conditions de logement

Nous nous emploierons à améliorer les conditions de logement des habitants de Beaumont, en coordination bien sûr avec les bailleurs sociaux et éventuels propriétaires privés. Nous ne voulons plus d’expulsions sans relogement, sauf en cas de mauvaise foi évidemment, plus d’opérations douteuses de la part de propriétaires peu scrupuleux qui s’emploient à faire partir d’honnêtes résidents pour réaliser une culbute financière, plus de bailleurs sociaux qui négligent les habitants de leurs résidences. Et plus d’habitat insalubre ou dégradé… ou simplement vide. Nous serons à l’écoute des habitants du parc social pour négocier de meilleures conditions de vie dans celui-ci avec les bailleurs sociaux. Une municipalité ne peut certes pas tout, mais nous essaierons de peser de tout notre poids afin d’obtenir la réhabilitation de façades, la réhabilitation de logements, la mise sur le marché de logements vides, le déclenchement de travaux d’isolation intérieur et extérieur, et par les toits, des bâtiments du parc social et privé, pour un meilleur confort des habitants, une valorisation des logements et une réduction des factures énergétiques des uns et des autres. De manière générale, nous essaierons de végétaliser la ville, donc aussi les quartiers populaires, afin de mieux isoler les bâtiments collectifs notamment, donc de les rafraîchir l’été et de les réchauffer l’hiver, ce qui permettra de diminuer les factures énergétiques des habitants. Une partie de cette végétalisation consistera à planter des plantes comestibles (serres, permaculture, balcons, terrasses…) voire d’installer poulaillers ou ruchers sur les toits afin de produire de la nourriture partout où ce sera possible, pour nourrir les habitants. Tout cela aura un effet sur la qualité de l’air dans la ville, et sur la réduction des bruits urbains, et bien sûr sur la convivialité. Nous étudierons aussi la possibilité d’installer des panneaux solaires et autres dispositifs micro-éoliens sur les toits, pour encore diminuer à terme la facture énergétique des habitants. Des aides pour la transition énergétique seront d’ailleurs proposées aux particuliers, en proportion des gains réalisés par la réduction des factures énergétiques de la ville. Puisque nous installerons des dispositifs de production d’énergie renouvelable sur les bâtiments publics d’une part, et que nous travaillerons à la réduction des gaspillages énergétiques d’autre part (par des efforts d’isolation, de végétalisation, et de gestion plus fine des consommations), nous réaliserons des gains que nous pourrons réinjecter dans l’aide aux particuliers qui acceptent d’accueillir de semblables dispositifs d’énergie renouvelable.

Augmenter le pouvoir d’achat pour relancer la consommation en centre-ville et lutter contre la pauvreté et le chômage

On ne sauvera pas la ville si on laisse une partie de sa population s’enfoncer dans la pauvreté. Il y va aussi du devenir plus général de la ville : l’aide aux plus fragiles, c’est aussi le pouvoir d’achat de clients précieux pour le développement du centre-ville.

AIDE À L’ACCÈS AUX DROITS. Nous ferons en sorte que les bénéficiaires de droits puissent avoir accès à ceux-ci sans exception : une Hotline (voire plus bas) et UN ESPACE NUMERIQUE seront ouverts. L’Espace numérique rendra possible la tenue de cours d’informatique, l’animation d’un club de jeux vidéos (création et compétitions) mais aussi l’accompagnement pour les démarches en ligne, un repair (réparations ensemble) café pour de petits dépannages sur vos ordinateurs et autres appareils ménagers, de cuisine etc. Nous augmenterons les aides sociales existantes à l’aide de compléments payés en monnaie locale. Nous valoriserons le bénévolat et les activités et projets socialement utiles en les rétribuant à l’aide la monnaie locale. Nous faciliterons l’émergence d’un SEL (système d’échange local) avec un panneau dans la ville et un espace sur le site Internet de la ville pour la mutualisation des objets et l’échange de prestations gratuites ou payées en monnaie locale. Ainsi les gens dépenseront moins pour avoir tous les mêmes équipements (tondeuse, outils, four à raclette…), et partageront (ou donneront) davantage, ce qui augmentera leur pouvoir d’achat. Nous faciliterons encore, éventuellement, la mise en place d’un commerce solidaire (épicerie solidaire, recyclerie…) avec pourquoi pas des ateliers organisés autour d’un thé ou d’un café. Cet espace serait naturellement géré par une des organisations caritatives de la ville.

Nous recenserons les talents et compétences des personnes sans emploi afin de les valoriser dans les écoles du week-end voire dans les embauches municipales, et les faire connaître auprès des employeurs locaux. Nous mettrons en valeur ces compétences en organisant des ateliers d’échanges de savoir-faire d’où pourront naître des projets économiques utiles : ateliers retouches de vêtement, tricot, réparation d’objets, de vélos, organisations d’événements… En cas de besoin, ces projets pourront se tourner vers la ville et un Bureau des projets composé d’habitants volontaires et expérimentés qu en évalueront la soutenabilité pour y apporter éventuellement l’aide matérielle de la ville.

HOTLINE. Nous l’avons dit plus haut, nous mettrons en place un numéro de téléphone gratuit pour la solidarité : cela permettra d’apporter un soutien aux personnes seules (renforcé par l’existence du restaurant municipal le week-end), de faciliter l’entraide familiale ou amicale et les visites aux personnes âgées maintenues à domicile (le soutien aux aidants ou la mise en relation entre voisins solidaires, par exemple au travers d’un réseau Voisins actifs comme à Lormes en Bourgogne), l’accès à la formation, une meilleure sécurité contre les incivilités, la délinquance et les violences domestiques… Ce numéro de téléphone unique facilitera l’accompagnement personnalisé et collectif des chômeurs avec l’aide d’habitants volontaires (professionnels du secteur, travailleurs sociaux, retraités, experts à divers titres) qui pourront soutenir le moral des demandeurs d’emplois, les former éventuellement aux différents aspects du portage de projet et de la création d’entreprises, appuyer leurs demandes de micro-financements auprès de la mairie, organiser des réunions collectives et des entretiens individuels pour faciliter la définition de leurs compétences et leur recherche d’emploi, etc. Ce dispositif sera articulé avec les services sociaux et d’aide à la recherche d’emploi. Nous intégrerons en particulier le dispositif « territoire zéro chômeur de longue durée » afin de transformer les allocations chômage en salaires pour des chômeurs qui seront employés à des tâches socialement utiles à la commune.

AGRICULTURE URBAINE ET CRÉATIONS D’EMPLOIS. Nous investirons pleinement dans la transition écologique et notamment dans l’agriculture urbaine et péri-urbaine. Nous recenserons l’ensemble des parcelles de gazons, friches, terrains libres, sources, sites naturels, etc. afin d’étudier pour chacun d’eux la possibilité d’une valorisation en agro-écologie. Nous effectuerons s’il le faut des diagnostics pollution pour décider de mesures de résilience (dépollution naturelle) adaptée. Cette végétalisation de notre ville ouvrira de nombreuses possibilités pour des emplois ouverts aux travailleurs peu qualifiés. Ceux-ci gagneront en compétence car nous introduirons des techniques d’avant-garde en matière de transition énergétique et écologique et d’agriculture urbaine et péri-urbaine.

La municipalité elle-même envisagera l’embauche progressive de Beaumontois, et notamment de chômeurs, pour l’entretien et l’accompagnement des jardins et balcons partagés ou végétalisés, l’agriculture sur les toits, l’isolation des bâtiments, la réhabilitation des locaux commerciaux mis à la disposition de porteurs de projets, la valorisation des berges et du château et l’organisation des visites et des animations touristiques, l’accueil des enfants en halte-garderie le soir et le week-end, l’animation du centre-ville, le développement touristique, la gestion de la monnaie locale, l’aménagement des services publics et l’ouverture plus large des équipements publics, le restaurant municipal, l’organisation et l’entretien des écoles du week-end, l’ouverture de l’école supérieure des métiers de la transition et de l’agriculture urbaine, la ferme pédagogique (entretien et accueil des groupes scolaires), l’appui aux équipes pédagogiques des écoles pour l’accueil d’enfants en effectifs plus réduits, pour les sorties scolaires, pour l’accueil des enfants de deux ans et demi, la prévention, etc. Des agents municipaux se verront proposer, s’ils le souhaitent, des aménagements d’horaires (plus tardifs, le dimanche…) en échange d’augmentations de salaires payées en monnaie locale.

INNOVATION ET FINANCEMENTS PUBLICS. Nous nous battrons pour obtenir des aides publiques (par exemple le dispositif EVA pour aider les moins de 26 ans en difficulté mis en place par le Département), nous nous efforcerons de répondre au maximum d’appels d’offre de l’État pour l’innovation ou l’expérimentation, nous utiliserons au maximum les possibilités offertes par la mise en circulation d’une monnaie locale pour nous donner des marges de manœuvre financière supplémentaires, et de procéder aux investissements en matière de production agricole et de production d’énergie renouvelables (et de réduction des gaspillages) afin de rapidement bénéficier de retours sur investissement et dégager au bout de quelques années de nouvelles marges financières.

DES INVESTISSEMENTS PRODUCTIFS DANS L’AGRICULTURE URBAINE ET LES ENERGIES RENOUVELABLES, ET AU-DELÀ. La municipalité, s’inspirant par exemple de l’expérience de Marinaleda en Espagne, réfléchira avec les habitants à la possibilité d’investissements productifs de nature à susciter des créations d’emplois et des retombées économiques pour la ville. En plus de la production agricole et d’énergie (qu’on peut envisager non plus seulement en vue de l’autosuffisance, mais afin de vendre à d’autres territoires, par exemple avec l’installation des arbres à vent de l’entreprise New Wind (micro-éolien), d’usines de biomasse…), on peut imaginer en effet que la ville se lance dans la récupération et transformation de l’huile alimentaire usagée ou des déchets de l’agriculture afin d’en faire du carburant, dans la culture de spiruline sous serre, la fabrication de maisons en architecture d’urgence pour SDF (projet de Paola Rocca et Virginie Mathiot, habitat collectif permettant des coins intimes pour la nuit), la fabrication par impression 3D de maisons à 3500 euros, la transformation de ses productions agricoles (production de conserves, de confitures, traiteur, portage de repas à domicile…), l’acquisition ou location ou partenariat avec une mairie qui les posséderait d’un pressoir, d’un stérilisateur, d’un capsuleur pour transformer en jus de fruits ou soupes les fruits et légumes arrivant trop vite et trop nombreux à maturité, etc. Autant de possibilités de faire connaître Beaumont et de rendre attractive notre ville pour les investisseurs et entreprises comme pour une population en recherche de dynamisme. Dans ce même esprit, nous pourrons aménager un espace de co-working pour les porteurs de projets, espace qui pourra devenir à terme un véritable incubateur d’entreprises et d’associations de l’Economie Sociale et Solidaire et du secteur de la transition, par exemple. Nous essaierons également d’offrir des facilités pour celles et ceux qui travailleraient à domicile (fibre optique…). Nous pourrons articuler un projet de soutien aux autoentrepreneurs et micro-entrepreneurs appuyé sur des coopératives d’activité et d’emploi comme Coopaname, qui offrent le portage salarial et l’accompagnement, tout en réduisant la précarité.

En tablant sur les métiers de la transition écologique et énergétique, et notamment sur l’agriculture urbaine, nous espérons attirer des investisseurs, des chercheurs et de jeunes entrepreneurs innovants. Un Forum des métiers et des entreprises locales investies dans ce secteur en plein développement pourrait se tenir une fois par an, et permettre à de nombreux jeunes Beaumontois de trouver des carrières prometteuses, et aux élèves des établissements scolaires de se familiariser avec ceux-ci. A terme, nous pourrions élargir à l’ensemble du secteur de l’ESS, qui souffre de n’avoir toujours pas – ni au niveau régional, ni au niveau national- son grand rdv annuel pour le public et les rencontres entre professionnels.

UNE MONNAIE LOCALE POUR LE POUVOIR D’ACHAT ET LA RELANCE ECONOMIQUE. Nous avons évoqué ailleurs comment le lancement d’une monnaie locale pouvait remettre notre ville sur la carte, attirer une population nouvelle sur notre ville, et surtout soutenir le pouvoir d’achat des Beaumontois comme le chiffre d’affaire des commerçants (et du coup en convaincre de nouveaux de venir s’installer). Par exemple, si nous encourageons dans un premier temps les habitants à échanger leurs euros contre la monnaie locale en leur offrant 10 % de plus que la valeur échangée en euros (110 équivalents euros de monnaie locale remis en échange de 100 euros), nous faisons progresser leur pouvoir d’achat et les commerçants comme les services publics payants ou encore d’autres types de prestataires (artisans, conseils, cours particuliers, emploi domestique…) en profiteront immédiatement. A terme, on peut même envisager la mise en place d’un revenu universel (ou revenu de base) versé en monnaie locale à tous les habitants adultes, et pourquoi pas, abondé pour les femmes du fait de la double journée (le travail domestique), pour les personnes handicapées, les familles monoparentales, les petites retraites, les étudiants, etc.

UN FOND D’INVESTISSEMENT. Nous nous emploierons à favoriser l’émergence d’un fonds d’investissement pour les banlieues d’Ile de France et peut-être les villes moyennes ou innovantes en particulier basé sur la collecte de l’épargne solidaire, celle du financement participatif, des partenariats avec des institutions financières (Nef, crédit coopératif, mutuelles sociales, Fondations privées, Fondation de France…) ou groupes d’investisseurs sociaux type Cigales et Garrigues, pour soutenir le développement local dans une direction sociale et écologique. Il s’agirait d’une sorte de tontine organisée par les mairies, et accompagnée le cas échéant, par Financité. Un tel fonds d’investissement (ou caisse d’épargne coopérative…) pourrait bien sûr privilégier l’installation et le soutien aux entreprises socialement utiles, aux projets d’habitants, l’installation d’artisans et de commerçants, etc. A cela s’ajoutera la possibilité pour la municipalité de proposer du micro-crédit, en s’appuyant sur l’étude préalable et l’avis approfondi d’un comité d’habitants chargés de ce sujet, et de sélectionner des projets et idées d’habitants que nous appuierons sur la base du 50/50. 50 % des moyens (humains ou matériels) sont apportés par le porteur de projet, et 50 % par la mairie. Des moyens tels que la réhabilitation de locaux commerciaux, leur mise à disposition à titre gracieux pour une période donnée pourront encore offrir quelques chances aux porteurs de projets de se lancer sur notre ville.

Nous encouragerons finalement les banques locales à réorienter leur crédit vers les projets locaux, afin d’apporter leur contribution au développement de la ville.

ECOLE DU WEEK-END POUR PETITS ET GRANDS. Un tel effort ne saurait fonctionner si l’on ne rattrape pas les retards de formation de nos habitants les plus fragiles. Nous renforcerons les capacités de scolarisation offertes par notre commune : scolarisation possible dès 2 ans et demis, renforcement des équipes pédagogiques, augmentation des budgets pédagogiques pour des activités et des sorties stimulantes, accueil renforcé des enfants dans les centres de loisir, gratuité de ceux-ci pour les enfants des milieux les plus modestes, appui aux écoles de la seconde chance et autres dispositifs de retour vers la scolarité, ouverture d’écoles du week-end gratuites et fondées sur les méthodes pédagogiques les plus originales et efficaces. Le week-end justement, les enfants pourront être mêlés à des adultes dans la salle de classe, notamment pour ce qui est de l’apprentissage ou de la révision des savoirs fondamentaux. Un dispositif qui pourrait être élargi en semaine avec l’accord des équipes pédagogiques. Nous nous attacherons à lutter contre l’illettrisme et la mauvaise maîtrise de la langue française. Et nous proposerons naturellement du soutien scolaire gratuit.

UN CENTRE DE FORMATION AUX METIERS DE LA TRANSITION ECOLOGIQUE. Nous espérons ouvrir un centre de formation continue aux métiers de l’agriculture urbaine et de la transition écologique et énergétique. Ce sont les étudiants et enseignants d’un tel centre qui seront ravis d’organiser et d’accompagner la transition écologique et énergétique de la ville et d’y expérimenter les innovations les plus prometteuses dans ce domaine. Un tel centre pourrait accueillir des élèves du secondaire ayant décroché, et leur redonner le goût de l’apprentissage grâce à l’expérimentation, forcément plus accessible et plus enthousiasmante.

DES SOLUTIONS POUR LES SDF. Et puisque nous sommes résolus à n’oublier personne, et qu’il y a une concentration de personnes sans domicile fixe à Beaumont, nous verrons comment travailler mieux avec les organisations caritatives locales (Croix rouge, Secours populaire et catholique, Restaurants du Coeur…) afin de renforcer leurs moyens, et nous réfléchirons à des solutions innovantes qui ont fait leur preuve ailleurs pour lutter contre ce qui est désormais désigné par le terme de « sans-abrisme » : l’installation de ces personnes dans des logements à bas coûts construits à cet effet (cf. Paola Rocca et Virginie Mathiot), ou dans des hébergements modestes préemptés par la ville, assortie bien sûr d’un accompagnement médico-social. Un dispensaire social et médical pour faire de la prévention et accompagner les habitants en difficulté pourrait d’ailleurs ouvrir sur Beaumont, avec l’aide de financements publics et d’organisations non gouvernementales spécialisées éventuellement déjà présentes sur la ville. Des points d’accès à l’eau potable.

UN RESTAURANT MUNICIPAL. Pour finir, nous ouvrirons un restaurant municipal les soirs de semaine (aux horaires flexibles pour ne pas gêner la tenue éventuelle d’événements importants au même moment dans le même bâtiment), afin d’y écouler à la fois la production alimentaire locale (surfaces publiques partagées, toits végétalisés et dons des jardins mutualisés) et les surplus des grands magasins des alentours (grâce au camion frigorifique municipal). De temps en temps la mairie achètera aussi des repas aux restaurateurs locaux afin de les soutenir ou pour faire face à une affluence plus importante ce soir-là.

Ce restaurant aura à la fois une fonction sociale (il sera à prix libre, de sorte que nul ne sera empêché d’y manger pour des raisons financières ; il accueillera des personnels en insertion) et culturelle (des artistes locaux s’y produiront en scène ouverte ; les associations y trouveront l’occasion de montrer leurs savoir-faire ou d’y présenter leurs passions). Des déjeuners d’affaire pourront s’y tenir le midi pour ces professionnels qui cherchent un supplément d’âme ou simplement une bonne image. Il permettra une éducation au goût des enfants et de leurs parents, un partage de goûts et de savoir-faire culinaires par les différentes communautés composant la population de Beaumont, et apportera une aide matérielle pour les plus démunis. Il offrira une occasion de convivialité et de mixité sociale car on servira les repas sur de grandes tables partagées, on y organisera des ateliers de cuisine, on y accueillera des étudiants en hôtellerie, et dès que possible, on y produira les repas des cantines des établissements scolaires de la ville ainsi que, peut-être, de la maison de retraite. Un retour en régie publique qui permettra d’encourager les consommations locales, le bio, tout en réalisant des économies d’échelle et de coûts bénéfiques pour la ville.